Retour vers CULTURE

Exposition Corps à Corps

Combats et luttes dans le sport

Pour célébrer les Jeux, la ville de Senlis, labellisée « Terre de Jeux », et le musée d’Art et d’Archéologie se mettent à l’heure olympique tout au long de l’année 2024.

Du 20 mars au 22 septembre

L’exposition « Corps à corps », réalisée par le musée d'art et d'archéologie en collaboration avec la Fondation Francès et avec les prêts des musées de Crépy-en-Valois et de Saint-Omer, présente une sélection d’œuvres de l’Antiquité à nos jours louant la beauté des corps athlétiques masculins. Cet idéal esthétique, associé à des valeurs de force, de courage et d’endurance, est exalté dans des scènes de combats héroïques. Les prouesses physiques et les vertus des hommes trouvent une autre forme de représentation dans les images de compétitions sportives telles que la lutte et la boxe. Cette virilité exacerbée met aussi en lumière d’autres luttes, politiques et sociales.

Intentions de l'exposition

L’année olympique commence à Senlis, ville labellisée « Terre de Jeux 2024 », avec l’exposition  « Corps à corps - Combats et luttes dans le sport » qui explore l’idéal esthétique masculin associé aux valeurs de force, de courage et d’endurance.

Dans l’Antiquité grecque, l’athlète est apprécié pour ses capacités physiques, ses aptitudes intellectuelles et sa vertu. Son corps sain et vigoureux, qui est un don des dieux, lui permet d’emporter de nombreuses victoires lors des jeux locaux, glorifiant ainsi sa cité. La sculpture comme la céramique se font écho de cette valorisation du sportif. Les œuvres dessinent les corps d’hommes juvéniles musclés à la « poitrine robuste, [au] teint clair, [aux] épaules larges, [à] la langue courte, la fesse grosse et la verge petite » (Aristophane (Ve siècle av. J.-C.), Les Nuées, 423-417). Les sports de combat - la lutte, le pugilat et le pancrace - dits « sports lourds » font partie de ces concours. Sur la palestre, l’athlète, le guerrier et le héros se confondent. Héraclès est réputé être le fondateur des Jeux Olympiques et les athlètes victorieux voient s’ériger des statues à leur effigie. Pourtant, dès l’origine, des voix s’élèvent contre ces hommes hors norme.

Cette iconographie de l’athlète héroïque a traversé les siècles et n’a eu de cesse d’inspirer les artistes et philosophes depuis le XVe siècle. Si le Moyen Âge dissimule un corps honteux et objet de pulsions, les humanistes choisissent de le glorifier. La lutte et la boxe ont alors la faveur du public car elles mêlent la puissance, l’endurance et la vitesse à l’intelligence. Les athlètes rejouent les grands affrontements antiques. Peu à peu, les sports de combat se codifient et la pratique gymnique devient une affaire d’État après la défaite de 1870 : les dirigeants de la IIIe République prennent à cœur de renforcer le corps et le patriotisme des jeunes Français.

Les Jeux olympiques modernes, relancés en 1896 à l’initiative de Pierre de Coubertin (1863-1937), voient les athlètes poursuivre le combat bien au-delà de leur seule pratique et y inclure des enjeux politiques et sociétaux. Les médailles de Jesse Owens (1913-1980) en 1936 à Berlin ou les poings levés de Tommie Smith (1944) et John Carlos (1945) en 1968 à Mexico témoignent de la transposition de la lutte en dehors des rings.

Prêteurs 

 

Autour de l'exposition

Renseignements et réservations (conseillées, sauf pour les événements nationaux) : 03.44.24.86.72 ou musees@ville-senlis.fr.